Eglise de Dampierre

mardi, avril 03, 2007

Jésus pleura, Jean 11, 28-36

Lorsqu'elle eut ainsi parlé, elle s'en alla, et appela en secret Marie, sa sœur, disant: "Le Maître est là, et il t'appelle." Dès que celle-ci l'eut entendu, elle se leva promptement et alla vers lui. Car Jésus n'était pas encore entré dans le village; il n'avait pas quitté le lieu où Marthe l'avait rencontré. Les Juifs qui étaient avec Marie, et la consolaient, l'ayant vue se lever en hâte et sortir, la suivirent en pensant: "Elle va au sépulcre pour y pleurer." Lorsque Marie fut arrivée au lieu où était Jésus, le voyant, elle tomba à ses pieds, et lui dit: "Seigneur, si vous aviez été ici, mon frère ne serait pas mort." Jésus la voyant pleurer, elle et les Juifs qui l'accompagnaient, frémit en son esprit, et se laissa aller à l'émotion. Et il dit: "Où l'avez-vous mis?" "Seigneur, lui répondirent-ils, venez et voyez." Et Jésus pleura. Les Juifs dirent: "Voyez comme il l'aimait."

2 commentaires:

  1. Tu n’es pas un Dieu distant et insensible,
    Tu es Homme-Dieu, incarné, souffrant avec nous,
    Tu souffres à nos côtés.

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  2. Bienheureux John Henry Newman (1801-1890), théologien, fondateur de l'Oratoire en Angleterre

    Sermon « The Tears of Christ at the Grave of Lazarus », PPS, t. 3, n° 10

    « Il fallait qu’elle garde ce parfum pour le jour de mon ensevelissement »

    « Quand Jésus arriva, il trouva Lazare au tombeau depuis quatre jours déjà… Alors Jésus pleura » (Jn 11,17.35). Pourquoi est-ce que notre Seigneur a pleuré devant la tombe de Lazare ?... Il a pleuré par compassion pour le deuil des autres…; il a vu la détresse du monde… Hélas, d’autres pensées aussi ont provoqué ses larmes. Comment ce bienfait prodigieux en faveur des sœurs endeuillées allait-il être gagné ? À ses propres dépens… Le Christ allait apporter la vie aux morts par sa propre mort. Ses disciples avaient essayé de le dissuader de revenir en Judée, de peur qu’il n’y soit tué (Jn 11,8) ; leur crainte s’est réalisée. Il y est allé pour ressusciter Lazare, et la renommée de ce miracle a été la cause immédiate de son arrestation et de sa crucifixion (Jn 11,53). Il savait tout cela à l’avance… : il a vu la résurrection de Lazare, le repas chez Marthe, Lazare à table, la joie de tous côtés, Marie qui l’honorait pendant ce repas de fête en versant un parfum de grand prix sur ses pieds, les juifs qui venaient nombreux non seulement pour le voir mais pour voir Lazare aussi, son entrée triomphale à Jérusalem, la foule qui criait « Hosanna », les gens qui témoignaient de la résurrection de Lazare, les Grecs venus adorer Dieu pendant la Pâque qui voulaient absolument le voir, les enfants qui participaient à la joie générale — et puis les pharisiens qui complotaient contre lui, Judas qui le trahissait, ses amis qui l’abandonnaient, et la croix qui le recevait… Il pressentait que Lazare revenait à la vie à cause de son propre sacrifice, qu’il descendait dans la tombe que Lazare quittait, que Lazare allait vivre et lui-même mourir. Les apparences allaient être renversées : on célébrerait la fête chez Marthe mais la dernière pâque de l’amertume serait uniquement la sienne. Et il savait qu’il acceptait ce renversement de son plein gré ; il était descendu du sein de son Père pour expier dans son sang les péchés de tous les hommes et ressusciter ainsi du tombeau tous les croyants.

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